Le cheminement pictural de Dominique Prévots laisse une part prépondérante à l’intuition, à l’instant présent.
La toile est abordée comme un espace vierge, libre de toute approche, sans projet pictural préconçu. Elle se couvre progressivement de couleurs, fluides pour les premières couches, puis de plus en plus grasses, tels des glacis qui agissent en transparence, en stratifications lumineuses.
L’artiste édifie, couche après couche, une architecture de couleurs à l’huile qui autorise les accidents et les faux pas, car il improvise ses assemblages de peinture directement sur la toile, au pinceau ou au couteau.
Dans le tableau qu’il intitule Oiseau de paradis, l’artiste utilise des couleurs franches pour renforcer le contraste de la composition. Il pousse l’effet du clair-obscur à son maximum par l’usage du noir et du blanc. La lumière ainsi restituée irradie la composition. Les couleurs fondues, estompées, donnent l’illusion de profondeur. Les espaces géométriques, les verticalités, les limites incisées, accentuent la perspective. Les empâtements de couleurs vives et pures, structurés au couteau octroient au tableau une troisième dimension.
Cette dynamique de composition et cette énergie du mouvement sont présentes dans Vibrations.
Ici plus encore on perçoit l’immatérialité nébuleuse du sujet. Même si la technique du trompe l’oeil (au centre de l’oeuvre) déroute le spectateur en perte de références. L’ascendance de la composition est accentuée par des nuances fortes, tranchées. Le regard du spectateur est volontairement chaviré dans un mouvement gravitationnel à travers des perspectives curvilignes, avant de parvenir à un espace mystérieux, guidé dans un balancement ordonné par le seul rythme de la lumière.